A peine avait-il poussé la porte de la taverne qu'Hubert le regrettait déjà. C'était tellement... sale !
Lorsqu'il passa l'entrée, il se retint de sortir un mouchoir pour se frotter les mains. Après tout, mieux valait se mêler aux gens du commun ! Et puis... il avait un but... Ce n'était pas un peu de poussière... de boue... de maladie... de... Non, ces traces-là, il ne voulait pas savoir ce que c'était. Bref, ce n'était pas ça qui le ferait reculer !
Hubert pris une grande inspiration de courage. Puis se demanda pourquoi il n'avait pas fait ça avant d'entrer dans cet endroit puant. Et enfin, il se dirigea vers le bar.
Première épreuve.
- Une infusion de tilleul, commanda-t-il d'un ton ferme.
La réponse tomba immédiatement :
- Y'a pas.
Le barman n'avait pas même relevé la tête, et continuait à frotter ses verres usés avec un tissu troué... et noir par endroit.
- Un thé à la menthe, réessaya Hubert.
- Y'a pas.
Le jeune homme serra les dents.
- De l'eau ? tenta-il en dernier espoir.
Enfin, l'homme releva la tête, observa l'allure d'Hubert, soupira, et lui servit un verre d'une boisson brunâtre et moussue.
De la bière.
Bien que contrarié, Hubert s'obligea à remercier ce malotru, et se dirigea vers ce qui l'avait amené ici. Une voyante. Il renifla légèrement de mépris avant de s'avancer vers elle.
Lui, Hubert du Fond du Puits, aller voir une telle personne... C'était honteux. Dégradant. Mais il n'avait pas le choix... Il réajusta ses vêtements sur ses épaules, conscient qu'il ressortait dans cette population de pouilleux. Un sourire insolent revint se placer sur son visage aristocratique. Puisqu'il devrait de toute façon se purifier en rentrant chez lui, il ne ferait pas demi-tour.
Deuxième épreuve.
Sans un regard pour la voyante, il tira une chaise et s'assit lui aussi devant la boule.
- Je vous écoute, déclara-t-il simplement.
Après tout... Elle était voyante.